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Récits de courseVie du Club

La SaintéLyon, une nouvelle expérience pour deux DSA girls

By 17 décembre 2011janvier 4th, 2014No Comments

Je ne sais plus exactement quand Sarah m’a proposé ce défi mais il me semble qu’on skiait encore… Après notre belle saison de co-équipières, nous avions envie de prolonger ce binôme et donc je me suis dit pourquoi pas…

Nous voilà donc inscrites en duo sur cette course mythique qu’est la SaintéLyon : 68 kms au programme pour rallier Saint-Etienne à Lyon de nuit et en courant. Je sais, dit comme ça, ça ne fait pas forcément rêver et pourtant, nous avons passé une nuit onirique.

L’expédition commence samedi 3 décembre un peu avant 17h sur le quai de la gare de Grenoble ; nous avons opté pour l’option rail, ça nous évite des navettes de voiture et surtout le risque de s’endormir au volant dimanche. Option largement validée et nous n’étions pas les seules à avoir fait ce choix. Dans le TGV, nous nous retrouvons en compagnie de jeunes gens affûtés, finissant d’un côté bidon de malto, de l’autre carbo-cake, certains déjà baskets et compressor aux pieds…

A la descente du train, inutile de sortir le mappy que Sarah avait imprimé, il n’y a qu’à suivre le mouvement, pas de doute, nous sommes tous là pour la même chose.

Je passe rapidement sur les aléas du retrait de dossard où nous sommes évidemment tombées sur la boule noire : notre numéro a disparu. Du coup, on recommence la file et on finit tout de même par avoir nos magnifiques chasubles, le duo Power Girls sera le numéro 2241. Tout ça en un peu moins de 50min…

On passe faire un petit coucou à Pick, très occupé sur le stand Petzl qui nous annonce qu’il pourra emmener Sarah et nos bagages à Ste Catherine et ensuite me ramener à Lyon. Cool, bonne nouvelle, pas de navettes bondées à attendre.

Il est maintenant 20h30, il nous reste un peu plus de deux heures avant mon départ, largement le temps de manger, de s’équiper, de préparer les frontales, d’hésiter 50x sur la carline à mettre, buff ou bonnet, veste G-Tex (gentiment prêtée par François de chez Adidas) ou k-way de secours, pleuvra, pleuvra pas… Pour le moment, il pleuvine !! Le pire, ça me plonge encore plus dans l’indécision. Nous sommes assez bien installées dans la salle d’attente, couchées sur le thermarest mais il m’est impossible de dormir, trop stressée sans doute.

A 23h, Pick vient chercher Sarah pour l’emmener à Ste Catherine, on se cale toutes les deux sur les prévisions d’horaires, un sms au 1er ravito à 16kms et un autre au 25è kil afin qu’on ne se loupe pas et on se dit au revoir, non sans un pincement au cœur, à dans 4h si tout va bien.

Me voilà seule, je finis de me préparer, je me glisse dans ma bulle et suis sagement la troupe de trailers qui se dirige sous la pluie vers le « Chaudron », le stade de foot de Saint-Etienne d’où sera donné le départ à minuit pour les quelques 5000 courageux du solo et 23h45 pour tous les relayeurs (équipe de 2,3 ou 4).

23h45 pile, le départ !! Je suis en queue de peloton, ça part tranquille sur route, je commence à doubler afin de remonter un peu vers la tête et de me mettre à mon rythme. Je m’étais imposée une vitesse max à ne pas dépasser au GPS et bien évidement, je fais tout de travers, je m’emballe au départ car je me sens vraiment bien sur la partie de route et je pars trop vite! Tant pis, j’en profite et on verra plus tard, il sera toujours temps de gérer àprès.

Au 9è kil, au début des chemins, je me fais doubler par le train de tête, le premier TGV des solos, j’essaie de repérer Michel mais dans le noir et la boue, impossible de l’identifier, tout le monde se ressemble.

J’entre dans le tiers médian de ma course, le plus dur pour moi, les chemins sont tellement boueux que je suis en recherche d’appui permanente, de petites douleurs jusque là inconnues apparaissent un peu partout, je suis obligée de marcher dans les montées. Je passe au ravito de St Christo sans m’arrêter (je suis partie autonome en eau et en gel) et je profite de la sortie raide du village pour envoyer le premier texto à Sarah en marchant, je suis contente, je suis dans les temps.

Au sortir du ravito, je me fais doubler par des avions, je suis un peu surprise mais en regardant leur mollet, je me rends compte qu’ils sont tout propres!! Ce sont les nouveaux relayeurs des équipes de 4 qui sont partis frais comme des gardons.

Comme je me situe dans la première moitié des coureurs, je ne suis jamais seule et je n’ai pas besoin d’être attentive au balisage, je me laisse porter par le flot de petites lucioles. J’ai l’impression de me trouver dans un autre espace temps: les distances sont déformées car les repères sont faussés par cette obscurité en pointillé, ça fait comme une sensation de flottaison sur la mer quand le littoral s’approche ou s’éloigne au gré des vagues et ben là c’est pareil: ça s’étire dans les montées et ça se rapproche dans les descentes, un peu comme un élastique.

Le parcours qui nous attend est sympa, alternance de single et de chemins agricoles pour monter au point culminant mais le terrain est toujours aussi glissant, il faut rester attentif, c’est difficile de se lâcher.

Je n’hésite pas à utiliser la frontale en mode plein phare dans les descentes ce qui suscite moultes réflexions des autres coureurs mais ça compense un peu mon manque d’habileté.

Les deux derniers kilomètres de single me paraissent interminables, la descente sur Sainte Catherine est technique, je souffre un peu mais comme toujours quand ça sent l’écurie. C’est dingue comme on peut être programmé pour une certaine distance, que ce soit 5, 10 ou 30 bornes, la fin est toujours aussi pénible.

J’apercois le ravito au pied de la descente; ma partie est finie, je ne suis pas mécontente de passer le relais à Sarah.

Karo

(Sarah)

Pour ma part, je suis arrivée vers minuit à Ste Catherine grâce à l’intendance de Pick. Sa voiture m’a servi de petit cocon pour me reposer en attendant l’arrivée de Karo. 1h30 après son départ: 1er message: “je suis à 17km”. Montée d’adrénaline et un zest de stress en plus, je me prépare et vais attendre vers le relais où je me laisse entrainer par l’ambiance: des sourires, des chants, des grimaces de douleur… A 2h45 du matin, Karo arrive (après 3h de course) contente d’arrivée et là c’est le relais… RDV à Lyon!

Me voilà donc partie pour 38km… Un défi personnel car je n’avais jamais dépassé les 28.

Heureusement, il ne pleut plus. Je me laisse très rapidement happée par cette ambiance nocturne: courir la nuit déforme le temps et rend la course paisible malgré parfois les terrains boueux, caillouteux et glissants.

La 1ère partie est composée de singles en forêt, de chemins de campagne, d’un peu de bitume. Je ne m’arrête pas au premier ravito car je me sens bien. Je garde mon rythme jusqu’au ravito de mi-course à Soucieux en Jarest, ici je fais une courte pause juste pour boire. On a beau être en hiver et la nuit: j’ai toujours aussi soif! Je continue ma route de plus en plus alternée entre chemins et bitume, je retrouve également de plus en plus la civilisation. A mon grand étonnement, il y a régulièrement, malgré l’heure matinale, des personnes encourageant le passage des coureurs. C’est motivant et… justement, de la motivation, je commence à en avoir besoin. Le terrain est parfois escarpé, composé de faux plats montants bien casse-pattes… Au Kil 25, je réduis l’allure car les jambes commencent à tirer. J’attends avec impatience d’arriver au dernier ravito à Ste-Foy-Les-Lyons.

Il est environ 6h quand je peux enfin avertir Karo des 10 derniers kilomètres. La fameuse montée de “Beaunant” et la grande descente sur Lyon sont éprouvantes. Je ne peux cacher mon émotion au passage du panneau “Lyon” mais je ne suis pas au bout de mes peines car il me reste les 5 derniers kilomètres tant redoutés sur les quais du Rhône. En effet, ils sont à classer dans la catégorie “ABO”. C’est affreusement long, je me prends un coup au moral car j’ai l’impression de me faire doubler par l’ensemble des participants..!! Lueur de motivation quand je retrouve Pick et Karo à 1,5km de l’arrivée, ils me conduiront à bon port jusqu’à Gerland où nous en terminons de cette Saintélyon à 7h40 du matin environ et en 7h57 de course!

J’ai rarement eu autant mal aux jambes mais je n’ai jamais été aussi contente d’une course: ambiance, amitié, défi sportif, tout y était!

8h15 du matin, après une bière de récup’, nous voici reparties vers Grenoble pour de nouvelles “power girls” aventures…

Sarah

Félicitations à tous les finishers, à tous les DSA-trailers présents (on a identifié Mich, Jérôme mais il y en avait peut-être d’autres…)

Et merci à nos sponsors (là ça pète grave ;-))) ) : Pierrick de chez Petzl pour le soleil en pleine nuit, François Kern de chez Adidas pour avoir conjurer la pluie et Brice de chez Endurance Shop Echirolles pour avoir protéger nos pieds.

http://vimeo.com/33441349

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