Récit de Valérie qui réalise une belle perf’ et finit sur la 3eme marche du podium féminin senior (4eme au scratch) derrière Lætitia Roux et Blandine Ducrest, rien que ça!
Ce samedi, j’ai décidé d’aller m’entraîner avec un peu de dénivelé du côté de Courchevel.
J’arrive 2h avant, échauffement un peu trop long, et un quart d’heure avant le départ, les peaux ne collent déjà plus. Bon ça ira bien comme ça.
Départ des jeunes et des gars: ça glisse fort. Dernières à partir, les filles…On est une quinzaine sous l’arche de départ, ça va, on ne va pas se battre comme les garçons au moins.
Départ très rapide des filles et/ou je ne suis pas du tout rapide, mais en tout cas, il n’y a plus de lampions derrière moi, je ne me retourne pas, mais je dois bien être la dernière. Avantage: j’aurais toujours quelqu’un en point de mire tout le long de la montée pour relancer.
Je continue sur mon rythme tranquillou, le cardio a décidé de ne jamais s’affoler sur les skis. Bref. Je double une fille, puis une deuxième, un paquet de quatre et d’autres, bon.
La “descente” sur Courchevel 1850: j’ai horreur des descentes, au moins 20m de D-. Pas de manip à faire, c’est déjà ça, mais je réussi à perdre 2 places et le speaker en annonce 3 autres derrière très rapidement.
Un copain m’encourage, je prends le temps de me retourner lui faire coucou et puis j’accélère quand même, j’ai une fille sur les talons, j’aime pas ça.
Bref, je redouble les 2 dernières qui m’ont taquinées et il me reste une fille devant, les autres sont trop loin. Elle semble vraiment souffrir, elle demande combien il reste de D+ à une spectatrice, qui n’en sait rien; alors je lui réponds en la doublant tranquillou; le cardio ne veut toujours pas s’affoler…
On voit la lumière du final, j’entends qu’on encourage les filles que je viens de doubler, qui doivent être en train d’accélérer. Je cherche un peu comment on monte à cette arrivée. Et puis voilà, c’est déjà fini. J’aurai bien fait la même distance que les mecs, mais on nous arrête là; bref, encore une injustice ça.
Après, il a fallu redescendre, et ça, c’est une autre histoire…
Et le récit d’Yvon,
Je n’aurai peut être pas du venir. Toujours est t il qu’à 18 heures je me retrouve sur la ligne de départ des Championnats de France de Verticale Race à Courchevel.
Un peu plus tôt dans l’après-midi au Praz nous avons retiré nos dossards, récupéré le sésame qui nous donne droit de se garer gratuitement à Courchevel 1850 m.
Vers 16h30 je commence mon échauffement. Il fait gris et la visibilité n’est pas très bonne. L’envie n’est pas au plus haut mais l’effervescence sur la ligne de départ me donne un peu de motive. Je remonte les 300 premiers mètres du parcours. L’itinéraire est assez varié, il y a un peu de tout ; du roulant, du raide, du moins raide.
Un peu avant 18 heures tous les coureurs se retrouvent sous l’arche de départ. Devant les costauds sont alignés. Je me retrouve en troisième ligne. A côté de moi presque en anonyme, un certain Kilian J. Il n’a pas l’air trop inquiet.
Il fait nuit noire, les chiens sont lâchés. Le départ comme je m’en doutais un peu est hyper rapide. Un centaine de mètres de plat pour contourner le petit lac puis la piste se raidit et étire le peloton.
J’ai rapidement de mauvaises sensations. Une vive douleur me poignarde les lombaires m’empêchant d’allonger le pas. Après 5 minutes de course j’envisage déjà d’arrêter ma course au passage des 500 mètres. Je me demande ce que je fous là avec ce maudit mal de dos que je traine depuis quelques jours. Bref je vais devoir serrer les dents.
Au passage intermédiaire je ne sens plus de douleur et les encouragements m’incitent à poursuivre ma montée. Il y a quelques murs bien raides où il faut bien pousser sur les bâtons pour éviter de perdre l’adhérence. J’aperçois un spot un peu plus haut. C’est le point d’arrivée des courses juniors et féminines. Plus que (encore) 200 mètres pour moi. Je croise ceux qui en ont déjà terminé et qui redescendent. Un dernier effort et j’aperçois enfin l’arrivée.
Je redescends rapidement me changer. Une sensation de frustration m’envahit. Comme l’impression de ne pas avoir fait ce qui me semblait possible. Tant pis, ça sera pour la prochaine fois.