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HumeursRécits de course

Tous à la Grande Trace 2013! … et humeurs. (Julie)

By 8 mars 2012janvier 4th, 2014No Comments

Alors que certaines courses de ski-alpi tendent à s’uniformiser et à proposer des parcours plus courts s’éloignant peu des stations de ski, certaines courses telles que la Grande Trace, résistent à cette vague en privilégiant la beauté et la longueur des parcours, au timing maximum que les femmes devraient mettre. Autrement dit les organisateurs n’ont pas peur d’attendre les dernières féminines mais aussi les derniers hommes même si cela signifie rester  10H sur le terrain pour les bénévoles. Ces courses sont faites pour les coureurs et non pas pour que les bénévoles soient les pieds sous la table à 12h… Malheureusement ces arguments ne semblent pas être compris ou entendu du côté de la FFME, qui lors de l’étape de coupe de France à la Pyramide d’Oz en janvier n’a pas hésité à éjecter  à 1mn du départ les deux équipes femmes engagées sur le parcours A de 1700m de D+ pour leur faire faire le parcours B, d’à peine 1100m de D+.  Raison invoquée : « vous allez mettre trop de temps ». Mes oreilles ont cru rêver… En quoi allions-nous mettre plus de temps que les dernières équipes hommes ? Et quand bien même cela aurait été le cas, nous n’allions pas non plus mettre 10h pour faire 1700m de D+. Ce jour là nous aurions même mis moins de temps que les dernier du parcours B. Et si on en croit le règlement des courses de la FFME, un parcours par équipe doit au minimum être de 1350m de D+. Ce dimanche là, les organisateurs avaient tout faux. Rétrospectivement j’aurais du rendre mon dossard et demandé à être remboursée. Autre exemple, entendu à la TSF l’an passé alors que  l’équipe Karo/Sarah se faisait bloquer malgré des conditions nivo/météo idéales et un chrono loin d’être ridicule: « c’est une course de grand ici ! ». Et que penser du principe de la Pierra Menta qui renvoit chez eux les participants qui mettent plus de 90% du temps du premier toutes catégories confondues. Au niveau de Kilian Jornet et de Laetitia Roux, qui sont des professionnels (vs les amateurs), on peut dire que la PM est très loin de la course populaire qu’elle a pu être… J’avais aussi prévu d’aller à la Belle Etoile cette année qui est support des championnats de France par équipe. Mais encore une fois l’organisation a décidé de faire courir les femmes sur le « petit » parcours des jeunes. Payer une inscription pour aller à la cime de la Jasse par les pistes et m’entendre dire que je n’ai qu’à m’entrainer plus, ne m’intéressant pas beaucoup, je n’irais pas. Par contre c’est bien dommage car le parcours pour les « vrais » hommes est très beau et ne pas aller à la course organisée par les copains du TIM ce n’est pas bien malin. Mais bon, j’ai décidé de ne plus cautionner le système qui d’un côté voudrait promouvoir le ski-alpinisme au féminin et qui se plaint du manque de filles sur les courses et qui de l’autre fait absolument tout pour faire ressentir aux femmes que le ski-alpi est un sport d’homme…

Je ferme cette longue parenthèse pour revenir au sujet qui nous intéresse ici, la Grande Trace, qui cette année a proposé un parcours à la journée vraiment incroyable de 2800m de D+ pour un peu moins de 30km, engagé techniquement avec ce passage au sommet du Grand Ferrand par la voie des chourums, engagé physiquement par la longueur de l’itinéraire, engagé logistiquement le point le plus éloigné de la Jarjatte étant Lachaup au cœur du Dévoluy. L’organisation n’a reculé devant aucune de ces contraintes et rien que pour ça je dis chapeau.

Après avoir participé deux fois en équipe mixte, cette année je me sens suffisamment en forme pour tenter l’aventure en équipe femme et donc ne pas être « à l’élastique » tout du long. Pour l’occasion je fais équipe avec Julie S. de Chamonix. Nous n’avons jamais skié ensemble mais une équipe de Julie ça ne peut que donner de bonnes choses ! En plus tous les copains du DSA sont là, l’ambiance est donc détendue sur la ligne de départ.

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Troupeau de DSAistes!

De ce que je connais des résultats de Julie, je pense qu’elle est légèrement plus rapide que moi. Je la charge donc de faire le rythme au début. On avisera bien en cours de route notre stratégie.

Dès la première montée je sens que la course va être longue, il y du plat pour étirer le peloton puis la trace est trop raide et avec le regel ça zippe. En dehors de la trace ce n’est guère mieux. Devant tout le monde à mis les skis sur le sac… On fait donc de même.

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A pied au moins ça glisse pas!

Première petite descente en neige béton, seconde remontée … en crampons. Si bien qu’après 1100m de D+ on a fait quasiment 600m de D+ à pied, la moyenne ascensionnelle s’en ressent. La descente sur Lachaup est vraiment excellente, c’est le timing parfait pour la moquette. Au repeautage, il nous reste 1H50 pour atteindre le pas de la Cloche et son barrage horaire. Pour 950m de D+ je me dis que ça passe large. Mais très vite je me dis « peut-être pas». C’est plat sur le début et ça dure quelques kilomètres, ensuite on prend la direction d’un joli canyon, qui s’avérera plat lui aussi.

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Ah enfin ça monte! Il nous aura fallu 2H pour atteindre le col. On nous laisse passer tout de même malgré nos 10mn de retard sur la porte horaire. A partir de là plutôt que de (trop) se presser de toute façon on commence à accuser le coup, on prend le temps d’admirer les chouroums et la vue du sommet.

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Les chourums s’apprêtent à engloutir les participants.
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C’est vraiment un très gros trou qui avale tout ce qui tombe de plus haut.
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Second chourum avec vue sur le ciel!
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Le président a de beaux restes! Le sommet du Grand Ferrand n’est plus loin.

La descente du Grand Ferrand sera un peu longuette, s’effectuant à pied sur du rocher pourri.

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Rocher Dévoluard = rocher pourri!

Puis on peut enfin chausser et c’est  une bonne descente en transfo, un peu lourde vu l’heure, mais ça reste bon à skier. Un dernier repeautage et une fin de descente à pied faute de neige nous mène à la partie an skate histoire de finir sur une note bien physique !

Au final, on est vraiment contente d’être arrivée au bout de ce parcours très long et très exigeant physiquement.

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En attendant que nos poursuivants nous rattrapent (ou pas), on prend la pose!

Les très nombreux passages à pied associés à pas moins de 20 manips, plus les longs plats, expliquent que presque tout le monde a explosé son timing prévisionnel.

Enfin un grand merci aux organisateurs d’avoir rêvé et réalisé un tel parcours et de mettre des barrages horaires pas trop serrés ni strictes qui tiennent compte des conditions sur le terrain, à bon entendeur… Merci à tous les bénévoles, souriants et bavards, qui nous ont encouragés tout du long. C’était dément! Si il n’y avait qu’une course à faire dans l’année c’est celle là que je choisirais.

Les résultats

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